Pour le groupe industriel allemand Vorwerk, propriétaire de la marque Thermomix, la qualité « made by Vorwerk » repose sur une fabrication française. C’est en plein cœur de l’Hexagone, à Cloyes-sur-le-Loir (Eure-et-Loir), que sont assemblés la plupart des robots haut-de-gamme expédiés dans le monde entier.
En bordure de l’étang des Tirelles, et à deux pas de la vallée du Loir, les abords de l’usine Vorwerk Semco invitent presque à la détente. Du site, on aperçoit le plan d’eau inondé de soleil où sont amarrés les dériveurs du club de voile local. Et même à l’intérieur -abstraction faite du bruit de fond des machines- règne une ambiance plutôt calme et appliquée, laissant difficilement imaginer que le site produit chaque jour plusieurs milliers d’appareils. Soit l’an dernier plus de 1,4 million de Thermomix expédiés dans le monde entier. Si l’Allemagne (24% des ventes) et la France (21%) demeurent les premiers marchés, les appareils fabriqués à Cloyes approvisionnent les filiales d’une cinquantaine de pays.
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Bientôt 100% de la production en France
À la tête de l’usine depuis 2017, Dirk Hellrung est visiblement comblé de piloter ce bijou industriel tricolore de Vorwerk, ce conglomérat rhénan est présent aussi bien dans les revêtements de sol, les aspirateurs (Kobold) ou encore les cosmétiques, la robotique ou le leasing (Thermomix ne représentant « que » 39% des revenus, qui s’élèvent à 2,8 milliards d’euros).
De fait, la direction de Vorwerk, une société à capitaux familiaux, a décidé de rationaliser son outil industriel en relocalisant d’ici l’an prochain toute la production (injection plastique et assemblage) des Thermomix sur le site cloysien. De son côté, l’usine allemande de Wuppertal se consacrera à la fabrication des moteurs.
Le léger surcroît d’activité sera assuré sans problème par le site eurélien. Fonctionnant en roulement de trois équipes quotidiennes –afin d’optimiser l’utilisation des presses d’injection plastique, dont la mise en marche demande plusieurs heures– l’usine est déjà organisée pour ajuster sa production, selon la saisonnalité des ventes par exemple, de 3000 à 6200 TM6 par jour.
Opérée par la société Semco, qui appartenait au groupe Thomson avant d’être rachetée par Vorwerk en 1972, l’usine a bénéficié depuis 2002 d’une centaine de millions d’euros d’investissements. Les bâtiments ont triplé de taille, et l’usine compte désormais 55 presses à injection – dont les moules destinés spécifiquement à former les différentes parties du Thermomix coûtent chacun plusieurs centaines de milliers d’euros.
Surtout, Vorwerk Semco s’appuie sur un personnel extrêmement qualifié pour réaliser l’assemblage final des éléments produits dans ses ateliers et des pièces livrées quotidiennement à l’usine, issues pour l’essentiel du site allemand ou de fournisseurs européens répondant aux spécifications de Vorwerk.
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Un montage à la main
Sur les quatre lignes de montage que compte le site, la concentration règne parmi les opérateurs (dont deux tiers de femmes). Chaque élément plastique, comme la coque ou le panier vapeur, est d’abord inspecté. Puis la carcasse se construit peu à peu en y ajoutant le moteur, puis l’électronique. Cette dernière opération est entièrement réalisée à la main.
« Les robots ne sont pas assez précis pour cette tâche complexe. La main reste un outil sans équivalent ! », souligne Dirk Hellrung. Au terme de la succession des opérations d’assemblage des composants, les produits font l’objet de tests réguliers de façon à déceler et prévenir tout problème éventuel sur une série.
« L’objectif n’est pas d’aller le plus vite possible, mais de conserver un cycle de fabrication à vitesse constante », commente le directeur. « En outre, les opérateurs changent de poste toutes les heures de façon à éviter la répétition, ce qui implique qu’ils soient formés à être polyvalents ».
Avec un effectif de 400 personnes, dont 300 CDI, l’usine est par ailleurs l’un des plus gros employeur du département. La majorité des salariés habitent dans les communes proches de Cloyes. « Nous cherchons d’abord à susciter un environnement le plus humain possible ». La Semco est d’ailleurs le seul établissement de tout le groupe Vorwerk à avoir obtenu la certification OHSAS18001, référentiel reconnu au niveau international sur le management des problèmes d’hygiène et de sécurité au travail. Au mur d’une allée, une affichette rappelle le record de nombre de jours sans accident à battre. Le dernier déclaré ? Un monteur « s’est cogné le genou en déplaçant un chariot qui était dans le passage » (zéro jour d’arrêt).